Le Shiatsu que je pratique et que j’enseigne est marqué par les enseignements des écoles de Wataru Ohashi et de Shizuto Masunaga.
Ancrage, fluidité et continuité sont à mon sens les trois mots qui caractérisent le mieux aujourd'hui mon approche du Shiatsu. J'insiste sur l’aisance des mouvements du corps et la coordination : le praticien utilise son Hara comme centre de ses déplacements. Cet ancrage lui permet d’utiliser ses mains, paumes et pouces, mais aussi ses avant-bras, genoux (et pieds), en douceur et en profondeur. Cela permet également au praticien de toujours se repositionner correctement et donc d’avoir des appuis justes pour le sujet, sans utiliser la force.
Le toucher du Hara (ventre) est un élément essentiel de la formation. L’élève développe son expérimentation à travers l’ancrage dans son propre Hara, l’écoute sensitive et la réceptivité. La confiance en soi et en son corps est une des clés de l’apprentissage.
Fluidité et continuité vont de pair avec l’utilisation des deux mains, l’une étant toujours en contact pendant que l’autre se déplace ; et ce même dans les transitions. La « main mère » et la « main fille » - comme les appellent Masunaga - travaillent en alternance et en résonance, l’une avec l’autre, favorisant l’écoute sensitive et le naturel.
Au travers de son ressenti, l'élève praticien apprend à trouver le rythme juste : pour la personne qui reçoit ainsi que pour lui-même.
Les étirements et mobilisations font partie intégrante de la pratique du Shiatsu, pour favoriser la circulation du Ki et évaluer les besoins spécifiques des méridiens et du corps.
Théorie et bilan énergétique
La théorie et le bilan énergétique sont basés à la fois sur le Zen Shiatsu de Masunaga et sur certains aspects de la Médecine Chinoise. Les connaissances théoriques sont reliées à la pratique et s’acquièrent dans le temps et par l’expérimentation.
Selon les besoins ressentis, le praticien a la possibilité d’utiliser les méridiens et les points d’acupuncture ainsi que les méridiens/extensions de Masunaga.
Dans l'approche développée par Masunaga, le toucher du Hara (ventre) est au coeur de la pratique ; l'écoute des Kyo et des Jitsu est utilisée comme expressions des besoins du corps ; les méridiens sont privilégiés par rapport aux tsubos (points).
Plusieurs outils peuvent être utilisés par l’élève-praticien pour orienter l’axe de la séance. Selon les principes développés par Masunaga de « main mère » et « main fille », les deux mains sont utilisées : l’une destinée à percevoir et évaluer les besoins, l’autre agissant en résonance.
Le toucher et le ressenti du Hara sont une base de départ pour commencer la séance. Ce contact avec le Hara peut être léger ou profond, en distinguant l’aspect énergétique et physique.
Les Kyo et Jitsu, qui reflètent un déséquilibre, peuvent être évalués dans le Hara comme dans le dos ; et aussi de façon globale (selon la posture par exemple). On peut évaluer régulièrement au cours de la séance les ressentis des déséquilibres des différentes parties du corps, des zones spécifiques, des méridiens et des points. Les points Shu dorsaux (Yu Ketsu), les points Mo, ainsi que d’autres points spécifiques ont leur importance, à la fois en tant que source d’information et champ d’action.